Toutes critiques seront les bienvenues
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Dans un des nombreux quartiers surpeuplés de Dharavi, le bidonville à proximité de Bombay.
Un jeune enfant d’une dizaine d’années est assis dans un coin d’un vieux baraquement fait de tôles froissés et de carton humides, situé au milieu d’une marrée d’ordures, d’humains, d’animaux et de bicoques toutes aussi crasseuses les unes que les autres. Il est blottit dans l’ombre, les coudes sur les genoux, le menton posé sur ses mains, l’air triste est fatigué.
Dehors, l’aube pointe à l’horizon, mais le jeune garçon semble avoir sommeil. Pourtant, sa mine désespérée, laisse place à un sourire admiratif et impatient lorsqu’il entend les pas légers d’une personne sur le petit escalier branlant qui accède au baraquement, situé au dessus d’un conteneur. La porte rouillée s’ouvre, une silhouette se dessine à contre jour. Les yeux du jeune enfant s’écartent de joies et il court enlacer la silhouette. C’est un adolescent d’une quinzaine d’années, il semble épuisé et sourit timidement en voyant l’accueil chaleureux que lui réserve l’enfant. Le jeune garçon lance alors énergiquement :
« Tu m’as manqué Ekram, mais j’ai pas dormis, je t’ai attendu !! Suis un grand maintenant !
- Un vrai petit chef !
- Tu as appris de nouvelles choses ?
- Oui, les blancs qui viennent m’apprennent beaucoup, …Oncle m’a même donné quelques roupies tu vois…en montrant quelques sous à l’enfant qui les prends aussitôt.
- T’es le plus fort grand frère, plus tard moi aussi j’aurais de l’argent, je ferais comme toi !!!
- Ah non, toi tu feras mieux ! T’es bien plus malin que moi. Mais il est temps de dormir un peu. Tu dois être fatigué, surtout si tu m’as attendu toute la nuit.
- Oui, comme un grand !! reprend le garçon en souriant fièrement.»
Le jeune garçon se réveille en sursaut en relevant la tête de ses genoux, il se lève rapidement et se dirige vers la porte, il constate avec tristesse que son frère n’est pas là. Ce n'était qu'un rêve...
Faiblement éclairée par les premières lueurs de l’aube, la ruelle est calme et tranquille. Seul un jeune adolescent, assis sur le toit d’une carcasse de voiture, savoure une cigarette américaine.
Le soleil est déjà haut dans le ciel lorsque l’enfant se décide à sortir, il descend du baraquement titube lorsqu’il est poussé par le va et viens de l’allée et se retrouve face au jeune fumeur, qui rêvasse. Il porte une vieille veste en jean au dessus d’un pull a capuche en piteux état. Il semble troublé par le petit maigrichon perdu au milieu du chao de la ruelle.
« Qu’est-ce tu fous là toi ?
- Vais cherché mon frère, il rentre pas aujourd’hui.
- T’as l’air crevé demi-portion, vas plutôt pioncer, il reviendra.
- Non Ekram revient toujours d’habitude !!! Je vais aller voir mon oncle, il saura me dire.
- Tu l’as déjà vu ton oncle ?
- Non mais il est gros m’a dit Ekram, c’est lui qui aide Ekram, il lui donne des roupies, car mon frère c’est un héros il gagne plein d’argent.
- En souriant tristement…alors vas-y mon grand, et te perds pas en route. »
Le jeune garçon, avance dans les allées surpeuplées, la tête dans les nuages, il semble découvrir pleins de nouvelles choses, il n’avait jamais osé s’aventurer plus loin que son allée, c’est trop dangereux disait Ekram. Tout petit au milieu de la masse, le jeune maigrichon se retrouva face à une vitrine de sac en cuir et autres babioles pour touristes, vingt mètres plus loin un vieil homme exploite des enfants a peine plus âgés pour qu’ils fabriquent ces même sacs en cuir, et d’autres objets sans intérêt. Une femme squelettique fouille les poubelles et jète un regard méfiant vers le garçon qui semble attiré par un reste de poulet que la vieille femme avait dénichée par chance.
L’enfant continue ainsi quelques allées puis se retrouve devant une enceinte lugubre, au devant de laquelle se dresse un homme gros, aux traits du visages sévères, les bras croisés, il semble attendre. Le petit maigrichon, s’avance devant lui, lève la tête vers son visage et l’interroge :
« C’est vous mon oncle ?
- Ton oncle ?
- Oui, vous ressemblez à ce que m’a dit Ekram.
- Ekram…ah oui, c’est bien moi. Dit-il en souriant gaiement.
- Je le cherche, il avait promis de revenir ce matin.
- Euh, il a eu du retard mais ne t’en fais pas il reviendra bientôt.
- Dites…
- Oui ?
- Je peux avoir des roupies moi aussi comme Ekram ?
- Ah mais il faut les gagner pour ça.
- Suis un grand comme Ekram moi, même qu’il a dit que j’étais le plus malin !!
- Très bien, alors suis moi mon petit bonhomme. J’espère que je serais aussi content de toi que de ton frère.»
Le jeune garçon suit alors son oncle à travers de petites pièces étroites ou d’autres enfants attendent, des touristes sont là aussi, et d’autres personnes, il fait chaud et humide, on étouffe.
Mais bientôt le gros oncle s’arrête dans une petite pièce, et demande au petit garçon de s’asseoir sur de vieux coussins poussiéreux et usés. L’enfant s’exécute tandis que l’homme quitte la pièce un instant. Le petit garçon examine les lieux quelques instants, la tête en l’air, mais son oncle ne tarde pas à revenir accompagné d’un jeune touriste blanc, au costume froissé et au crâne dégarni. L’oncle disparaît a nouveau, se qui inquiète l’enfant. Le touriste se met alors a lui touché la poitrine, en enlevant sa ceinture. Le petit garçon prend peur et se met à courir lorsque le pantalon du touriste tombe sur ses chevilles. Celui-ci se met en colère et remonte son pantalon la ceinture à la main en insultant l’enfant qui court à toutes jambes à travers les pièces sombres et lugubres occupées par de plus en plus d’enfants, filles, garçons, touristes, il fait chaud, l’enfant trébuche, glisse, se blesse et se relève en continuant sa course, échappant à son oncle qui voulait l’attrapé par le bras. La lumière, la rue, le petit garçon court le plus vite possible et déboule dans l’allée, un voiture boueuse arrive vite, trop vite…
Le chauffeur descend de son véhicule, horrifié, il saisit l’enfant dans ses bras, il semble mort. Il appel à l’aide, son oncle et le touriste qui le suivait de prés, assiste à la scène. Le touriste disparaît dans le va et viens des passants qui poursuivent leur chemins. L’oncle saisit le corps de l’enfant par le bras, le traînant derrière lui dans une ruelle minuscule entre deux baraquements, il arrive dans une cours de quelques mètres carrés, dépose le corps au milieu d’ordures, et de sacs poubelles. Puis retourne devant son bâtiment en croisant les bras en observant la fin de journée envahir les allées de Dharavi…
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Voilà
bonne nuit...


...Le style est plus soutenu !
