
Il y a quelques jours JP avait dans un élan de folie dit que ce serait amusant de me voir écrire un scénar SF ou du moins un autre genre que western et polar. J'ai pris ça comme un petit défi je dois bien l'admettre

Donc aprés quelques jours de reflexion, j'ai écris un petit scénario, futuriste donc aux allures de SF. (mais bon cest quand même de moi donc bon...)
Une idée comme une autre...à vous de juger, bonne lecture.
---------------------------------------------------
Un beau jour pour mourir
Comme tout les matins, les rayons du soleil passant à travers les volets avaient réveillés Erwan. Son chien en revanche somnole toujours dans son panier, soigneusement disposé dans un coin du séjour. Le labrador relève la tête en voyant son maître sortir de la salle de bain. Erwan s’essuie le visage avec une serviette et la jette sur la chaise du bureau étouffant sous la paperasse et les restes du repas d’hier soir. L’animal se rapproche du bureau pour recevoir quelques caresses, en vain. Son maître est bien trop occupé à déplacer une pile de paperasse, faisant ainsi de la place pour déposer une petite trousse sur la table. Il l’ouvre, à l’intérieur, une seringue y est rangée, juste à côté d’un petit flacon. Erwan regarde son chien en souriant, attristé. « Je crois qu’on y est mon vieux.» Il se lève en posant la main sur le labrador et se dirige vers la fenêtre. L’animal renifle la petite trousse en grimaçant, tandis qu’au fond de la pièce, regardant à travers la vitre, Erwan semble parlé tout seul. « On dirait que la mort a bien choisit son jour cette fois…»
Erwan marche maintenant dans une petite ruelle, ils croisent quelques passants avant d’arriver devant un carrefour à l’infrastructure gigantesque. Ni route, Ni voiture, juste des rails, des rails à perte de vue. De lourd pilonnes maintiennent d’énormes ponts, les nombreuses voix de chemins de fers se croisent et se superposent au milieu des immeubles. Erwan s’assoit sur un banc dans une petite station en plein air, il n’est pas le seul, quelques personnes semblent attendre le train qui arrivent à l’horizon. Celui-ci s’arrête devant la station permettant aux passagers de monter et descendre dans un brouhaha quelconque. L’engin, moderne et soigné, contraste avec l’ambiance de la ville, sale et mal entretenue. A l’intérieur, Erwan se déplace en s’accrochant aux différentes barres pour éviter de tomber. Il traverse un wagon et s’arrête devant un homme en costume sombre, qui regarde passivement l’une des télés placées en hauteur dans le wagon.
« Simon ! Lance Erwan en posant la main sur son épaule.
- En se retournant, Ah, salut Erwan. »
Les deux hommes attendent silencieusement dans un ascenseur. Une moquette froide et moisie recouvre les 4 murs, un cadran très sophistiqué indique l’étage 44. Ils semblent tout les deux aussi tendus. Mais Simon après quelques hésitations rompt le silence :
« Tu crois qu’ils les auront ?
- Je sais pas et toi ?
- Peut être… »
Le silence s’installe à nouveau. Simon regarde sa montre, replace sa cravate, il à l’air de plus en plus angoissé. Etage 56, Erwan relance la discussion.
« T’as regardé le documentaire sur les amérindiens qui est passé à la télé y a pas longtemps ?
- Etonné par la question de son collège, tu veux dire ceux qui habité l’ancien continent ?
- Oui mais bien avant sa destruction, tout au début.
- Non je l’ai pas vu c’était bien ?
- J’sais pas je l’ai pas vu non plus. Quel étage ?
- 72. »
Nouveau blanc dans la conversation, Erwan passe la main dans ses cheveux en regardant le miroir derrière eux. Simon soupire.
- « Ils en parlent pas trop dans les bouquins d’histoire, mais il parait que la plupart des peuples ont été écrasés par la civilisation. Reprend soudainement Erwan.
- Qui ça les amérindiens ?
- Oui par les hommes, on y est ?
- Non encore 6 étages. »
Plus un bruit, les deux collègues impatient, tente de meubler l’épais silence qui règne entre les murs étroits de la cage d’ascenseur.
« Des fois, je m’demande si on a pas laissé l’Afrique sous développée pendant tout ce temps, juste pour pouvoir l’occuper après avoir détruit nos continents.
- Ca tient pas de bout ton truc, personne pouvait prévoir la Troisième Guerre, rétorque Simon, agacé.
- Possible oui…
- Remarquant le numéro 84 sur le cadrant, On y est.»
Simon sort de l’ascenseur suivit de prés par son collègue. Ils passent tout les deux sous un porche a métaux en donnant soigneusement leur clefs au gardien.
« J’me suis toujours demandé pourquoi on en parlait jamais de ce génocide.
- Quoi ?
- Celui des amérindiens.
- Oui et ben ?
- Rien je me demande c’est tout. »
Les deux collègues avancent dans un long couloir, faiblement éclairé par quelques néons. Simon reprend, l’air amusé :
« Six ans que je bosse pour toi et ta manière de gérer le stresse m’épate encore.
- Gérer le stresse ?
- Oui, ta sale manie de te poser trop de question quand t’es tendu. Les amérindiens, je me demande ou tu vas chercher ça. En arrivant prés d’une porte.
- Oui mais et pour le continent Africain… se baissant pour passer au scanner rétinien.
- L’Afrique, c’est l’Afrique, ça fait cent ans que l’Europe et l’Amérique ont disparues, fallait bien qu’on trouve un continent pour repartir à zéro. Maintenant si tu permets, je tiens plus moi ! »
La porte s’ouvre, une salle informatique de haute technologie leur fait maintenant face, encadrée par une structure de verre rectangulaire. Les deux hommes s’approchent rapidement de l’entrée saluant déjà les trois collègues les attendant à l’intérieur. Ils passent tout deux leurs bras dans un anneau électrique. Leurs deux identités s’affichent sur l’écran à côté ; Simon Rodski et Erwan Mayer. La porte en verre coulisse, et les deux informaticiens entrent. A l’intérieur, l’odeur de cigarette et de café imprègne les lieux, tous, semblent usés et fatigués. Mais les trois collègues se retournent vers eux le sourire aux lèvres. Simon s’empresse d’interroger ses collègues, un vieux fumeur à la barbe grise, un jeune aux lunettes rondes, et une demoiselle en tailleur noir.
« Alors ???
- On les a reçus cette nuit ! S’exclame avec joie la jeune femme.
- Simon, en se ruant sur un des ordinateurs sur lequel travaille le plus vieux des chercheurs, ne me dites pas qu’elles sont bonnes !?
- La jeune femme, en regardant fièrement Erwan, le chef d’équipe, Bien plus que ça, on a détecté des traces de vie !! Erwan tu te rends compte !
- Complètement abasourdi, Bon dieu, après tout ce temps…
- Avec un peu de chance, on pourra s’y rendre dans un ou deux ans, peut être moins ! intervient le jeune en posant le bras sur l’épaule de la femme.
- Simon, tout excité en a les larmes aux yeux, On vient d’entrer dans l’histoire. T’entends ça vieux bougre !! En agrippant le vieux barbu.
- C’est du beau boulot, reprend calmement Erwan, Le temps d’inspecter tout ça et je vais faire mon rapport en haut lieu dés cette après midi, prenez tous un congé, on se retrouve ce soir pour fêter ça !
- Dire qu’on vient peut être de trouver une terre d’accueil, adieu les problème de la terre !! un vrai peuple !! Vivant !! Ajoute le jeune chercheur en souriant à la demoiselle en tailleur.
- Ah oui, inutile de vous rappeler de garder ça pour vous. Nous sommes les seuls à savoir. J’ignore d’ailleurs la réaction des huiles quand je vais faire mon rapport, donc ne faites pas de bêtises.
- Pas de soucis Erwan, on a l’habitude. Conclu la chercheuse en s’en allant au bras du plus jeune.»
Erwan commence à pianoter sur un des ordinateurs, tandis que Simon et le vieux fumeur s’en vont à leur tour, le vieil homme dépose un dossier sur le bureau d’Erwan en souriant victorieusement. En fond, Simon plaisante encore joyeusement. « Un quart d’heure au bureau, on découvre une planète et hop, hop, je m’en vais !! Je crois que c’est la plus belle journée de boulot que j’ai jamais passé !» La porte en verre coulisse, Erwan est assis à son bureau au centre de la pièce. Il regarde les deux chercheurs disparaître au fond du couloir, de nouveau l’air attristé. Il clique et pianote quelques instants sur l’ordinateur. Il attrape ensuite le dossier déposé sur la table par le vieux barbu, y écrit quelques mots avant de saisir un tampon. Il ferme le dossier. Le bruit du tampon raisonne dans la pièce de verre vide, Erwan se lève et sort à son tour. Sur le dossier on peut lire la mention « Refusé » en caractère gras.
Le soir venu, Simon marche gaiement en direction d’une petite maison de quartier. Il frappe à la porte mais personne ne répond. Comme la lumière est allumée, il jette un œil par la fenêtre, à travers les deux rideaux, les corps du jeune chercheur, torse nu et de la chercheuse sont étendus sur le sol. Une bouteille de champagne est renversée sur le tapis.
Dans le petit séjour d’Erwan, le téléphone sonne, ce qui perturbe le labrador, il se hisse les pattes avant sur la chaise, et abois fortement. A l’autre bout du film Simon semble paniqué, derrière lui la police et quelques ambulanciers s’agitent prés des corps. Il marmonne un juron et compose un autre numéro de téléphone. Un vieil appareil téléphonique sonne dans une autre maison, à côté, une cigarette se consume lentement au bord d’un cendrier. Le vieux chercheur barbu est mort, affalé dans un fauteuil de cuire, la bouche ouverte.
Simon court maintenant dans un couloir d’appartement étroit et renfermé, il arrive face à une porte entre ouverte. A l’intérieur un chien aboie, il entre. Le labrador d’Erwan lui fait face, sur excité, il continue d’aboyer sans cesse. Simon pétrifié cherche désespérément un signe de vie dans la pénombre qui enveloppe la pièce. Une main munie d’un gant en latex lui bloque le menton, une autre lui enfonce une seringue dans la nuque. Les mains de Simon se crispent, Erwan le dépose doucement contre le mur. Puis dépose sa seringue sur le bureau et s’allume une cigarette, les larmes aux yeux. Simon semble encore conscient mais reste amorphe au bas du mur.
« Je t’ai menti Simon, lance tristement Erwan, ce documentaire sur l’histoire des Amérindiens… » Il fume et reprend lentement. « …Je l’ai vu une bonne centaine de fois. Tu connais les humains, il fallait bien que je fasse quelque chose.» Simon a maintenant le regard complètement vide, du sang lui coule du nez.
Son corps glisse et frappe mollement le sol. Le labrador vient le renifler sagement, tandis qu’Erwan, assis sur sa chaise en face du cadavre, laisse échapper une larme en baissant la tête.
« Pardonne moi Simon…»
--------------------------------------------
Pouet pouet pouet, encore une histoire légéere qui met tout le monde de bonne humeur.
narf groumf, bonne nuit !
Gus, scénariste aux allures de SF à ses heures...
