C'est un rêve donc relativement décousu, même si je m'efforce de lui donné une certaine cohérence. N'y voyez donc pas le scénario de l'année, c'est juste que ce reve...enfin ce truc m'a marqué alors j'ai écris ça sur l'ordi pour me décharger un peu....
Voili voilà, Je félicite déjà ceux (ou celles) qui arriveront à lire ce machin jusqu'au bout car il y a un sacré pavé. (les plus zeunes peuvent éviter de le lire ze pense)
I have a dream (ahah nan j'deconne ya pas de titre...oui bon hein les blagues a 9h du matin c'est limite...)
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C’est marrant, je n’ai pas envie d’une bd sanglante aujourd’hui. Je déambule, je lis, je feuillette, mais je crois que j’ai envie d’une histoire simple et ordinaire. Une chose est sur, je n’écoute pas les ragots que débite joyeusement Elena. Je ne sais pas trop ce qu’elle fait avec moi d’ailleurs dans ce magasin fade et quelconque, mais elle m’ennuie. Je me demande d’ailleurs si c’est réellement une amie, ou juste une illusion, me rendant un peu plus schizophrène qu’a mon habitude. Peu importe, illusions ou pas, mes amis m’entourent, c’est le principal. Fred est là aussi, il tente de la rassurer a propos de son copain ou une connerie dans ce genre, a vrai dire, je m’en fous. Je lis.
La chaleur humaine émanant des rayons voisins commence à envahir mes narines, j’ai la peau qui me pique, le ventre qui se noue, mais il faut que je finisse de lire. J’ai besoin de savoir la fin, savoir comment finie cette bd, savoir le pourquoi de l’intrigue, mais il fait trop chaud. Je m’assoie par terre, je jette ma veste sur le sol, les gens vont marché dessus mais je m’en fous de ça aussi. Pour tout vous dire, aujourd’hui, je me fous de tout. Je lis.
C’était une histoire de cow-boys, les grands espaces, le plein air, bien loin de toute l’agitation du magasin, cette bd m’a plue. Je crois même que je vais l’achetée. On se dirige lentement vers la caisse, un pauvre type aborde Elena. Il a l’air d’un jeune en manque d’identité, un trou du cul prés à suivre n’importe qui pour se sentir normal. Je crois que c’est son copain. Je l’écarte du passage. Il m’ennui.
Fred et Elena payent leurs quelques courses, tandis que je relis soigneusement les premières pages en vérifiant leur état. Je suis pris d’une angoisse soudaine, ma veste est restée par terre dans le rayon lecture. Je n’y tiens pas vraiment, je ne m’accroche pas trop à ce genre de biens, mais quelque chose me pousse à courir. Je bouscule quelques personnes, une voix me crie d’arrêter, mais je ne peux pas. Je cours.
J’arrive au bout du hall, mais un homme me fait face, il me crie de poser la bd par terre. Qu’il aille se faire voir, ce n’est pas une arme que je sache. Mais ce vigil a l’air tenace, il sort un revolver, un vigil avec un flingue, mais où je suis tombé moi ? En voilà d’autres, ils sont tous habillés en tenues de combat, bon sang, je savais pas que les grandes surfaces embauchés leurs vigils chez les CRS. Un petit black me fait signe de poser le livre. Je m’exécute sans vraiment le vouloir, mais il a une arme, et c’est ainsi que ça fonctionne. L’obéissance ou la répression, j’ai choisie d’être un mouton aujourd’hui. J’obéis.
Un grand moustachu me fait un clin d’œil. Ma veste se trouve à ses pieds. Je leur explique que je viens juste acheter une bd mais ils ne semblent pas comprendre ce que je dis. Pas plus que je ne déchiffre la situation. Je réclame ma veste, mais rien a faire, pour raison de sécurité, ils doivent la garder. Je n’y comprends rien, ce n’est pas une bombe, ni une foutue relique, qu’est-ce qu’ils peuvent bien en foutre ? Le moustachu me donne un numéro, je dois venir récupérer ma veste demain. Je n’aime pas ça, ce numéro, ce moustachu, tout est bizarre ici, je n’aime pas être numéroté, je n’aime pas être classé, et je déteste rentrer dans le rang. Qu’ils aillent au diable, je me casse, sans bd ni veste mais peu importe. J’étouffe.
Je me réveil de mauvaise humeur, ce n’est pas vraiment étonnant, je suis un peu aigri la plupart du temps. J’ai l’impression d’avoir rêvé cet univers étrange, ce magasin, il y a quelque chose d’étrange. Mon frère aîné se réveille à son tour, il dormait sur le matelas moisit d’à côté.
Qu’est-ce qu’il fait là, il ne dors pas ici normalement, et puis où suis-je d’ailleurs ? Il me regarde, d’un air rassurant et intriguant. Puis il se lève lentement en rappelant qu’il doit aller bosser à l’infirmerie. Je vois pas ce qu’il irait foutre dans une infirmerie, mon frère bosse dans la communication, un truc avec des ordinateurs, enfin le genre de boulot dont on ne sait jamais en quoi ça consiste mais dans lequel on doit tripoter des ordinateurs. En tout cas, ça ressemble à tout, sauf à une infirmerie. Il est maintenant dans le couloir, il va bosser en caleçon, c’est plutôt bizarre. J’en ai marre des trucs bizarres, quelque chose cloche ici. Il faut que je sache, que je comprenne, que je me goinfre de toute cette atmosphère lugubre et de ces murs qui dégoulinent. Je le poursuis.
Il a disparu, enfin je crois, si il était réellement là alors c’est le cas, mais je me demande si ce n’est pas encore ma schizophrénie qui me joue des tours. Toujours est-il que je n’aime pas vraiment les escaliers qui me font face. Ils me rappellent mon collège. Je n’ai jamais aimé la scolarité, je n’aime pas vraiment les études, je n’aime pas la discipline et je déteste rentrer dans le rang. Mais ça je crois l’avoir déjà dit, je ne sais plus vraiment, mes souvenirs sont un peu vague. D’ailleurs je ne sais même plus comment j’ai atterri dans cette petite cour pavée. La porte des escaliers est fermée, je viens de là, comment peut-elle être fermée. Tant pis j’avance, il faut que je vois le type là haut. J’ai deux mots à lui dire. Il y a une balançoire à ses pieds. Je dépose ma bd dans l’herbe et je me balance. Quelle bd, de quoi je parle moi, ma bd est là bas, dans le magasin, avec les autres, avec Elena et son copain, avec les gens normaux et leurs besoins normaux. Alors pourquoi je pose cette bd ici, ça n’a aucun sens. Quelle importance, je continue de me balancer, de toute façon, aujourd’hui rien n’a de sens. Je vole.
Une vieille femme est avec lui dans le ciel, elle lui parle. Assise sur un rondin de bois qui pendouille dans le vide grâce a deux cordes tombant des nuages. Elle lui parle. Je crois que cette vieille femme a des problèmes, elle lui demande conseil. Lui il marche sur les rebords d’une façade d’immeuble se dressant derrière elle. C’est un des immeubles qui encerclent la cour, un drôle de bâtiment à l’abandon, reflet de notre civilisation flamboyante. Je n’entends pas vraiment ce qu’elle dit. Un cri de bébé m’en empêche, mais ça ne semble pas important. Une mère s’assoit sur le trottoir de la cour, où une none et un vieux barbu semblent attendre la fin du monde avec impatience. La mère porte un enfant emmailloté dans ses bras. Je n’avais pas remarqué tout ces gens en venant. Ils n’ont pas l’air normaux, ça tombe bien, les gens normaux me font peur. Mais je me demande si ça veut vraiment dire quelque chose, être normal. Non en fait, je ne me pose plus ce genre de question. J’ai laissé tombé tout ça. Je vole.
La vieille femme a finit son monologue avec l’homme d’en haut. Elle lui pose une question sur le sens de sa vie, une question existentielle et inutile. Il passe d’une fenêtre à l’autre en marchant sur le rebord d’un léger pas de danse. Puis il lève sa tête poilue vers le ciel, et répond qu’il va faire de l’orage. Le bébé reprend ces cris de plus belle, je me décide enfin à stopper cette balançoire, j’aime bien les enfants. La none se lève, la mère s’enfuit laissant l’enfant sur le sol. L’espace d’un instant j’ai l’impression d’être une none moi aussi. Ou peut être suis-je cette none attendant la mort sur le trottoir, je ne sais plus mais le bébé pleure encore. Je prends un bout du tissu qui lui sert de couverture, ou est-ce la none qui attrape ce bout de loque. Aucune importance, nous tirons sur le chiffon et le bébé se déroule, les pleurs s’arrêtent, il n’y a qu’une tête décomposée, un cou tranché bouffé par les asticots. Un liquide gluant s’émane du bébé, une poche de pu éclate, l’odeur remonte dans mes narines. Je me sens mal. Je meurs.
Je comprends maintenant pourquoi la none attendait la mort, pourquoi le barbu semblait si amorphe, il n’y a que puanteur et moisissure ici. Je les vois maintenant, ils sont là sur les murs, dans l’herbe, même la balançoire en est infectée. Rongés par les insectes, leurs plaies sont recouvertes de larves. Ca grouille de saloperies, des parasites qui vous prennent par les entrailles et vous bouffent à petit feu. L’odeur est insoutenable, mais elle a le mérite de me maintenir en vie. Cette fois je sais ce qui me pousse à courir, je fuis ces cadavres qui m’agressent, ces corps en décomposition qui m’épient et me harcèle. Je ne voulais qu’une histoire de cow-boys, je voulais juste lire une histoire. J’ai peur.
J’ignore de quelle manière mais toute cette crainte, cette horreur des corps en charpies me donne une impression de puissance incontrôlable. Je me rapproche prés des escaliers, la porte est toujours fermée, je n’y attache aucun intérêt, pris dans mon élan, je défonce l’entrée. Ouvre une porte, et me retrouve dans les escaliers, mais ils ne font que descendre, encore et toujours plus bas. J’ignore pourquoi mais je suis poussé vers le haut, comme si le salue de mon âme en dépendait. Je pourrais les rejoindre, lui et la vieille femme, mais je n’ai aucune idée du chemin pour y parvenir, je ne sais même pas qui ils sont, je ne fais que bloquer face a ces escaliers qui descendent. Je ne veux pas descendre. Je suis déjà bien trop bas. L’odeur est toujours dans mes narines, j’aimerais revoir le magasin, revoir les gens normaux, j’aimerais être avec eux là bas. J’aimerais être ailleurs, mais je suis ici dans cette cage d’escaliers. J’attends.
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Fin...je sais pas trop ou ça va, mais ça y va...je retourne me coucher, je suis fatigué. Poueeeeeeeeeeeeeeeeeet
